Jamais à l'heure
Après tout, cmme le dit si bien un proverbe connu, qu'importe la date pourvu qu'on ait l'ivresse?
(sourire).
Chez les mêmes en pire, on s'emmèle les pinceaux avec le calendrier.
Néanmoins, je vous livre quelques photos en retard, mais dans l'ordre chronologique, pour dire qu'on n'est pas totalement largués non plus ;)
Samedi 01.09.2007
Johnny Cash va voir sa fille, Ella, à Menton.
Des retrouvailles émouvantes.
Une promesse de vacances en famille très bientôt, et la possibilité de réécrire l'histoire.
Pourquoi ne le pourrait-on pas?
Je voudrais vous confesser quelques unes de mes impressions-émotions.
En toute pudeur, si j'en suis capable.
En matière de famille recomposée, je suis une débutante. Et pour tout vous dire, je n'aurais pas cru qu'il soit si délicat de faire tourner le monde pour des enfants dont les repères n'ont rien de commun aux nôtres.
Aux miens, en tout cas.
Sincèrement, même si je pressentais que les sujets sensibles et les maladresses pouvaient surgir à tout instant, je n'aurais pas imaginé que la souffrance des grands enfants que nous sommes pourraient à ce point se mélanger à la peine de nos propres enfants.
C'est un fait, rien n'est dessiné à l'avance, et le recoloriage des événements n'est pas aisé.
Les adultes que nous sommes semblent, paradoxalement, avoir d'autant plus de difficultés à comprendre ce que ressentent leurs enfants qu'ils n'ont eux-mêmes pas toujours digéré leur propre histoire.
Quand ma fille annonce fièrement à son père qu'Ella est sa soeur, et qu'elle s'entend rétorquer que c'est faux, que faut-il comprendre?
J'ai parfois eu quelques sursauts de colère, pourtant c'est quand le rouge s'estompe que l'on devine l'obscurité...
Qu'y-a-t-il de plus effrayant pour un père que l'idée même de perdre, plus ou moins concrètement, sa place de père?
Qu'y-a-t-il de plus douloureux pour un père que de ne voir sa fille que trop rarement et de découvrir, par hasard, que celle-ci ne grandit pas non plus aux côtés de sa mère mais auprès de ses grands prents?
Que faire contre ce sentiment d'abandon, en tant qu'enfant, et en tant que parent ?
Il est si présompteux de se déclarer capable de ressentir pour autrui... et si odieux de tenir des discours culpabilisants...
Je n'ai jamais eu à réclamer l'amour de mes parents, je n'ai jamais eu à admettre la présence d'un autre homme et d'une autre femme dans mon cercle parental.
Je ne sais rien de la confusion dans laquelle nos enfants se trouvent probablement, ni du sentiment que peut éprouver Johnny Cash quand il emmène mes enfants à l'école alors qu'il est si loin de sa fille, ni du vide que doit ressentir le père de mes enfants quand, un dimanche sur deux, il les ramène en sachant qu'il ne les verra pas pendant deux longues semaines.
Je sais juste que parfois je ne trouve pas les mots.
Construire une famille recomposée, c'est hélas avant tout accepter sa première décomposition.
Et l'isolement qu'elle a pu provoquer.
Voilà, tout est confus, mais j'avais besoin de poser ici les quelques questions qui me viennent au détour d'une conversation tléphonique, ou au hasard d'un câlin consolateur.
Après, je crois que le plus important est d'inscrire l'histoire nouvelle dans l'histoire passée, pour protéger "l'entièreté" de l'histoire de nos enfants, éviter les cassures, ne pas déchirer les photos...même si elles font parfois mal aux adultes, elles sont essentielles pour les enfants...
Ils doivent savoir qu'ils sont nés de l'amour de leurs parents, pour accepter aujourd'hui d'être aimés par deux personnes supplémentaires (sourire).
A partir de là, armés de quelques craies de couleur, d'un peu d'imagination, de tolérance vis à vis des autres, vis à vis de soi-même aussi, et d'un poignée de poudre de perlinpimpin, on devrait pouvoir écrire quelque chose de pas trop mal... non? ;)